Voici comment élever des alevins

La plupart des poissons se reproduisent quand la femelle dépose le frai sur des plantes aquatiques ou au fond de l’eau ou avec des fils adhésifs (fécondation par adhérence). Le mâle insémine les œufs de poisson immédiatement après. Pour les poissons qui libèrent leurs œufs en pleine eau, la reproduction fonctionne de la même manière : ils ne collent leurs œufs nulle part, mais les laissent tomber directement dans l’eau. Il existe aussi des poissons vivipares : après l’accouplement, les œufs se développent en alevins dans le ventre de la mère. Pendant la ponte, les alevins font éclater l’enveloppe de l’œuf et sont immédiatement capables de nager. Certains poissons d’aquarium particulièrement appréciés et qui se reproduisent facilement sont vivipares : tel est le cas des Guppys, des Mollys et des Xiphos par exemple. Avant d’élever des jeunes poissons, vous devez vous poser des questions importantes : Où iront tous ces poissons ? Mon aquarium est-il suffisamment grand ? Avez-vous l’intention d’installer d’autres aquariums ? Vos amis et vos proches se réjouissent-ils de l’arrivée des nouveaux poissons ?

Certains poissons n’incubent pas. Leur stratégie consiste à faire plusieurs œufs et à laisser la couvée se débrouiller toute seule. Tel est le cas aussi des characins. D’autres construisent des nids d’écume, comme les poissons labyrinthes, dont font partie les poissons combattants siamois, très appréciés dans les aquariums. Les nids sont constitués de bulles d’air enrobées de sécrétions, ce qui leur a valu le nom de nids d’écume. Chez les poissons combattants, ce sont les mâles qui construisent les nids d’écume, qu’ils ancrent généralement sur le haut d’une plante flottante. Les mâles surveillent les nids jusqu’à ce que leurs petits soient hors d’état de nuire. Certains poissons, dont les Cichlidae, ont développé une astuce très futée pour nourrir leurs larves : ils pratiquent l’incubation buccale. Ils prennent soit leurs œufs fécondés, soit leurs jeunes éclos dans leur gueule pour les protéger des prédateurs.

Selon la façon dont vos poissons se reproduisent et l’intensité des soins qu’ils prodiguent à leur couvée, leurs petits sont exposés à différents dangers à différents moments : au début, les alevins surveillent étroitement leur progéniture, mais après un certain temps, les petits poissons deviennent trop grands pour la bouche et doivent se débrouiller seuls dans l’aquarium. Mais chez les espèces de poissons qui ne pratiquent pas l’incubation, le frai et les jeunes sont exposés aux bouches affamées des autres habitants de l’aquarium. Il faut même séparer les bébés des adultes Guppys, Mollys et Platys, car ceux-ci auront tendance à manger leurs petits. Mais la technique de l’aquarium constitue également une source de danger. Il se peut par exemple que les petits poissons soient aspirés par le filtre extérieur. Pour prévenir ce risque, il faut installer une fine grille en amont de la bouche d’aspiration. Nettoyez-la régulièrement pour éviter qu’elle ne se bouche. Vous pouvez aussi protéger vos petits poissons en aménageant votre aquarium : faites en sorte qu’ils disposent de suffisamment de cachettes afin de limiter le cannibalisme. En disposant des racines, pierres et autres plantes, vous pouvez aménager des refuges salvateurs à la progéniture en danger.

Vos cachettes ne seront jamais assez créatives pour certaines espèces. Particulièrement les scalaires et les Cichlidés sont des voleurs réputés et trouveront Nemo là où il se cache. Dans un tel cas, mieux vaut installer un bassin d’élevage supplémentaire. Le bassin d’élevage peut être aménagé de manière spartiate. Un bac d’au moins 54 litres avec une petite résistance chauffante, un filtre, une fine couche de sable non calcaire, deux plantes à fines feuilles et des pierres, cela suffit. Ajoutez quelques touffes de mousse de Java et d’autres plantes flottantes. Votre bac d’élevage est prêt. L’important, c’est que le bassin soit installé à un emplacement calme et que vous changiez l’eau fréquemment. L’alternative au bassin d’élevage est le bac de ponte. Vous placez un petit bac suspendu dans votre aquarium et disposez ainsi d’un lieu d’élevage sûre. Pour les mères de poissons qui aiment manger leur progéniture, il existe des frayères plus grandes qui séparent la mère de ses petits par une grille.

Soit vous mettez directement un couple prêt à pondre (ou une femelle gravide pour les poissons vivipares) dans le bac d’élevage, soit vous attendez que le frai soit déposé dans l’aquarium ou que les alevins aient éclos. Pour transférer les œufs, les larves ou les petits poissons, il convient d’utiliser un récipient rempli d’eau. Ainsi ne risquent-ils pas d’entrer en contact avec l’air. Le bac d’élevage est rempli avec de l’eau d’aquarium et doit être rodé pendant plusieurs semaines avant que vous ne vous l’utilisez pour la première fois. Dès que les poissons sont plus grands que la gueule du plus gros poisson, vous pouvez les libérer dans l’aquarium principal.

Les premiers jours après l’éclosion, les jeunes se nourrissent de leur sac vitellin. Ensuite, ils sont livrés à eux-mêmes. Les minuscules petits, comme ceux des characidés, des barbeaux et des Anabantoidei ont besoin au début de nourriture liquide ou sous forme de poussière. Les espèces plus grosses, comme les cichlidés ou les cyprinodontes, apprécient les petites larves de crabe dès le début de leur existence. Pour presque toutes les espèces de poissons, les espèces de protozoaires et d’alevins d’artémias, que l’on peut tous deux élever soi-même, conviennent parfaitement à l’élevage. La même règle s’applique à la progéniture en aquarium : mieux vaut donner plus souvent à manger, mais en petites quantités !

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