Sida des chats ou FIV : immunodéficience dangereuse
15.05.2023 - Temps de lecture: 5 minutes
Malgré des progrès et des développements dans la recherche médicale, le SIDA continue à faire rage chez les humains et reste, aujourd’hui comme hier, l’une des maladies les plus dangereuses. Mais les chats ne sont également pas épargnés par cette maladie du système immunitaire : Le « syndrome d’immunodéficience féline » est communément désigné comme le SIDA des chats et ressemble sous de nombreux aspect à son pendant humain.
La maladie du système immunitaire des chats est déclenchée par le virus de l’immunodéficience féline, FIV en abrégé. Cet acronyme est également devenu le synonyme de la maladie. Le virus fait partie de la famille des lentivirus : des virus lents, pour lesquels le déclenchement de la maladie effective n’arrive que tardivement.
Le FIV est largement répandu dans le royaume des chats domestiques, on connaît cinq sous-groupes du virus. Selon les estimations, environ 11 % des chats domestiques sont porteurs de l’agent pathogène.
Le groupe à risque comprend avant tout les chats qui ont accès à l’extérieur, qui entrent en contact avec d’autres chats ou des rivaux infectés dans les combats de territoires et peuvent ainsi subir des blessures : Le virus se transmet généralement par le sang et la salive. Les agents pathogènes pénètrent dans les vaisseaux sanguins de l’animal mordu via les morsures, arrive dans les ganglions lymphatiques et commence à attaquer les lymphocytes. Dans quelques rares cas, une chatte enceinte infectée peut transmettre le virus aux petits dans l’utérus. Le contact sexuel entre les animaux n’est cependant pas pertinent dans le cadre du SIDA des chats. Les chats domestiques ne sont pas les seuls à pouvoir contracter le FIV : Des formes de cette infection virale sont documentées partout dans le monde chez les félins.
Le virus attaque le système immunitaire propre du chat, l’affaiblit et favorise les maladies qui en découlent et qui peuvent entrainer la mort. Le chat ne meurt pas exactement du FIV mais plutôt des infections que leur organisme ne peut plus combattre. La maladie se déclenche généralement seulement quand le chat infecté est déjà âgé de plus de cinq ans. La contamination d’origine peut déjà être ancienne à ce stade.
Les premiers symptômes du FIV se manifestent par de la fièvre, une chute du nombre de globules blancs, des ganglions lymphatiques enflés et une diarrhée. Suite à cette phase, la maladie peut se calmer pendant longtemps avant une nouvelle flambée. Ensuite, l’état général de l’animal malade se dégrade. Le chat infecté au FIV présente des symptômes qui se manifestent de différentes façons : Le pelage perd en épaisseur, la fièvre, la diarrhée apparaissent, des inflammations de la gencive ou des muqueuses de la conjonctive ne guérissant pas se développent. Les chats maigrissent, souffrent d’une perte d’appétit et d’un gonflement des ganglions lymphatiques.
Tous ces effets cliniques sont la marque d’un système immunitaire perturbé qui ne peut plus gérer les infections, les bactéries ou les champignons. Si la maladie progresse encore, des infections respiratoires et gastro-intestinales, des problèmes urologiques et dermatologiques peuvent survenir. Un cancer ou une anémie peuvent également se développer. Les défaillances neurologiques sont très caractéristiques et se manifestent soudainement par des crises d’agression et de démence.
La leucémie des chats et une autre maladie virale, la « péritonite infectieuse féline (FIP) » peuvent présenter des syndromes similaires à ceux du sida des chats. Seul un examen sérologique peut apporter la preuve claire d’une infection au FIV, à travers un test visant à déterminer la présence d’anticorps dans le sang. Par mesure de sécurité, deux de ces test doivent être réalisés à un certain intervalle, car la formation des anticorps intervient tardivement. Un test effectué trop tôt peut donner de faux résultats.
La guérison du FIV n’est pas possible selon l’état de la médecine vétérinaire actuelle. Le traitement d’un chat malade du sida des chats ne demande donc pas de mesures thérapeutiques ou de soins immédiats contre le FIV. Il s’agit plutôt de traiter les infections secondaires et d’atténuer leurs symptômes.
Le chat concerné ne doit plus être autorisé à sortir, pour sa propre protection et celle des autres chats. Dans son environnement quotidien, il est conseillé de lui éviter le stress au maximum, afin que sa santé ne soit pas soumise à une charge psychologique. Une chimiothérapie antivirale peut retarder le déclenchement de la maladie. Avec un traitement adapté, un chat infecté peut très bien vivre longtemps sans souffrir. Ce n’est que lorsque la phase finale de la maladie se déclenche que la thérapie n’est plus possible. Les animaux malades meurent souvent en un an. Il n’existe actuellement aucun vaccin contre le sida des chats en Europe, la recherche travaille cependant sur des sérums. Comme pour le sida humain, les différentes souches et mutations du virus rendent l’élaboration d’un principe actif compliqué.
Même si vous ne pouvez empêcher que votre chat soit infecté au FIV, il existe quelques méthodes pour réduire les risques. Les chats d’intérieur, qui n’ont pas de contact avec des chats potentiellement infectés, sont les moins exposés. Pour les chats d’extérieur, les mâles devraient être castrés le plus tôt possible : Cela diminue les velléités territoriales de l’animal et les combats avec morsures sont plus rares.
Le FIV ne peut être transmis du chat à l’humain – il n’existe donc aucun risque de contamination pour les humains quand ils vivent avec un chat infecté.
Il en va différemment pour ses congénères : Si le chat s’entend bien avec ses pairs, il n’y a aucun risque. Si le chat sain entre cependant en contact avec le sang ou la salive d’un chat porteur du FIV, il peut être infecté. Des mesures d’hygiène minutieuses avec des désinfectants courants permettent de combattre ce virus instable en dehors du corps.